En Italie, un député d’extrême droite veut mettre la main sur la deuxième agence de presse du pays

LE MONDE

Par Olivier Bonnel (Rome, correspondance)

Pour la deuxième fois en une semaine, jeudi 11 avril, les dépêches de l’Agenzia Giornalistica Italiana (AGI), ne sont pas arrivées sur le fil d’actualité des rédactions italiennes. Les salariés de cette agence de presse, la deuxième plus importante en Italie, se sont mis en grève pour protester contre les menaces d’une vente parleur propriétaire, le groupe ENI, géant des hydrocarbures et dont l’Etat italien possède 30 % du capital.

Le profil du potentiel racheteur, n’est pas inconnu. Agé de 78 ans, cet homme a fait fortune dans le secteur bancaire puis en rachetant des cliniques privées. Ces dernières années, son appétit pour les médias s’est aiguisé et l’homme d’affaires a mis la main sur plusieurs quotidiens comme Il Giornale, longtemps propriété de la famille Berlusconi, ou Libero, dont la ligne éditoriale flirte avec l’extrême droite. Mais depuis 2008, Antonio Angelucci a aussi la particularité d’être député et il siège, depuis un an et demi, sur les bancs de la Ligue (extrême droite), la formation de Matteo Salvini, l’une des forces de la coalition gouvernementale.

Si la vente devait avoir lieu, comment garantir la liberté éditoriale dont s’est toujours prévalue l’agence ? La cession possible de l’AGI à M. Angelucci serait un précédent inédit dans le paysage médiatique italien, tout autant qu’un cas retentissant de conflit d’intérêts.

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