LE MAGAZINE –
Tout se passe comme si rien n’avait changé. Sur le plateau, Bruno Vespa, 80 ans dont soixante-deux passés dans l’audiovisuel public italien, est maître en son royaume. À la gauche de l’animateur, des invités de droite. À sa droite, des invités de gauche et du centre. Émission phare de la RAI (Radiotelevisione italiana), « PortaaPorta» («porteàporte»), diffusée en deuxième partie de soirée du mardi au jeudi et regardée ce soir-là par plus de 400 000 personnes, passe depuis 1996 pour la « troisième chambre du Parlement ». Nous sommes au surlendemain du scrutin européen du 9 juin et l’on commente la victoire de la présidente du conseil d’extrême droite, Giorgia Meloni, présentée comme une leader désormais incontournable. […]
[…] L’AGI (Agenzia giornalistica Italia), une agence de presse, est par
ailleurs menacée de rachat par le député de la Ligue (extrême droite), Antonio Angelucci. «On voit des analogies avec la Hongrie ou la Slovaquie, l’audiovisuel public étant une cible prioritaire des gouvernements illibéraux, qui l’affaiblissent ou s’en servent comme outil de propagande », analyse Renate Schroeder, directrice de la Fédération européenne des journalistes. L’Italie a ainsi perdu cinq places au classement 2024 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde, arrivant en 46e position. […]
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